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François et Sophie sur la route
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2 février 2012

VIVA ARGENTINA !!!

 

Attention : post très détaillé !

 

¡ Salud !Hola que tal ? Pour nous ça roule toujours, c’est le cas de le dire ! A l’heure où j’ai commencé à écrire le blog, on reprenait un énième bus, celui-là pour passer la frontière bolivo-péruvienne, le long du lac Titicaca après de 4000m d’altitude… Ca fait peut-être rêver mais, comme toujours, c’est pas (forcément) les endroits les plus connus et les plus touristiques qui sont les meilleurs.. On en reparlera !

Alors on avait déjà commencé à vous le dire et on peut le confirmer aujourd’hui : on est vraiment super content d’être arrivés en Amérique du Sud.. C’est un tout nouveau voyage qui a commencé et qui dépasse encore une fois nos espérances…

L’Argentine a vraiment été terrible, au niveau des rencontres particulièrement. Les Argentins nous ont en effet accueillis à bras ouverts et nous avons passé d’excellents moments en famille et en fiestas.

A Buenos Aires d’abord, c’est la claque. Quand on arrive de pays anglo-saxons comme l’Australie ou la NZ (ou la société a un peu un balai dans le cul il faut bien le dire, si c’est pas déjà fait...), on se dit : MAIS Y A D’LA VIE ICI !!!! C’est vraiment le premier truc qui nous a frappés. La jeunesse argentine (et particulièrement ‘’Buenos Aérienne’’ !) est en ébullition : ateliers d’artistes, revendications politiques, musique partout… Hyper ouverte et curieuse : notre hébergement a BA est une sorte d’auberge espagnole ou l’on côtoie de jeunes étudiants et travailleurs de toute l’Amérique du Sud, Argentine bien-sûr mais également Chili, Colombie (avec une mention spéciale pour les Colombiens, on a hâte d’y être..) et même Roumanie ! Les soirées sont animées de discussions et de musique (rien de tel pour se mettre dans le bain de l’espagnol rapidement !). On discute aussi beaucoup de la situation politique et économique (franchement pas évidente, mais j’ai comme l’impression que c’est un peu la mode en ce moment, non !!?) avec la tenancière de l’endroit. Et, cerise sur le gâteau, ils ont tous des rêves de voyage et forcément notre projet les fascine, ce qui favorise encore plus le contact.

Le seul inconvénient : pas toujours évident de dormir d’autant plus qu’on a beaucoup de mal à se remettre du décalage horaire (rappelez-vous 16 heures de remontée dans le temps c’est pas franchement naturel et, faute de rajeunir, on a plutôt pris un coup de vieux dans l’histoire !!)

 

L’étape suivante se nomme Rosario à quelques heures de train au Nord-Ouest de Buenos Aires. On avait rencontré, Oh, Che grand !quelques jours plus tôt dans l’avion, Demian, musicien originaire de cette ville et immigré depuis 20 ans à Los Angeles. Etant en déplacement dans sa ville natale pour un concert entre « musica classica y electronica » (soi-disant !), il nous avait convié à l’évènement. Bon, on peut pas dire qu’on ait kiffé la prestation de notre ami, bien que le site de la Plaza de la Bandera était quand même grandiose. On aura préféré la 2eme partie du concert, avec l’orchestre de Rosario et… sans lui ! Mais grand bien nous pris de nous rendre dans cette ville qui nous a vraiment charmée, donc merci Demian ! Rosario, la ville natale du Che (et sans doute sa statue la plus pourrie !), son ambiance « laid-back » (diraient les Aussies), et ses petites terrasses (ou simplement trottoirs) animés… Ah oui, un autre avantage de l’Argentine (et non des moindres) : l’alcool et le tabac coutent que dalle ! (Avis aux amateurs)

Finalement, on quittera Rosario avec une pointe de regret mais il faut bien continuer à avancer… Direction Cordoba, plus grande et beaucoup plus courue, plus connue et plus chère aussi. On accroche pas plus que ça et, surtout, on a remarqué un truc en Argentine : il y a des campings partout.. Et personnellement il me tarde d’utiliser cette p*** de tente qui sert à rien et que je me trimballe depuis la Bulgarie !!! (vous savez qui c’est qui écrit la !!?). Enfin non, il faut quand même être honnêtes, elle a servi cette p*** de tente… : 8 fois exactement si mes comptes sont exacts (1 à Istanbul + 1 à Goa + 4 en OZ + 2 en NZ = 8, c’est ça !) Ne soyons-pas médisants !!!

Allez hop, direction le camping municipal de Cordoba, ce qui est en soi une aventure a part entière.. D’y aller déjà : c’est à 13 bornes de la ville et y a pas de bus jusqu’au bout. Il fait plus de 40° et on finira a pieds, ah non ouf une bonne âme nous prend en stop pour les 2 derniers km.. ! Le camping en lui-même est plutôt roots (avec quand même, à la différence de l’Ukraine, douche, toilettes et ramassage des poubelles de temps en temps..). Et des BBQ en veux-tu en-voila, là-dessus même combat que les Aussies pour la bidoche, mais eux sont restés à l’ère du feu, ce qui n’est pas plus mal (cf video ci-dessous sur les BBQ électriques ou au gaz en Australie !)

 

 

Et pis on peut dire qu’on a la place pour se caler avec notre gentille-mignonette petite tente : y a que nous et, à quelques centaines de mètres, une famille de Rosario justement ! (fort sympathique même si on a un peu de mal à décrypter ce qu’ils nous racontent parfois..!)  Faut dire qu’il faut être assez motivé pour venir y passer ses vacances : le Rio d’à côté est quand même relativement immonde et il fait un peu 45 degrés à l’ombre ! Se baigner ou pas, such a dilemma ! Des groupes d’Argentins (uniquement males..) viennent faire la teuf jour et nuit (on dirait pas mais c’est qu’on approche de Noel), utiliser les barbeq a l’œil, nous enfumer et nous empêcher de dormir.. Et le vent : un vent si chaud qu’il te dessèche littéralement (je pense qu’il nous restait pas plus de 20% de flotte dans le corps à la fin.. !) On y restera 3 jours, sans bouger et sans pisser une goutte, mais… heureux !

camping a CordobaHeureux de faire des économies également, car l’Argentine c’est quand même pas donné (à moins de ne consommer que de l’alcool et des clopes ce qui, étant donné les conditions climatiques évoquées ci-dessus, réduirait même la durée du voyage !)

Du coup cette petite expérience champêtre nous donne une nouvelle super idée pour faire des économies : pourquoi-pas remonter vers le Nord en stop !!? Hein pourquoi-pas, histoire de se faciliter la vie et se rafraichir un p’tit coup ? Mais avant de commencer cette nouvelle épopée, il nous faut trouver un coin sympa pour passer la Noel justement. Et soudain, c’est la révélation : nous irons à JESUS MARIA !!! (on s’est dit que ça sonnait bien pour Noel, non !!?)

 

Et tels Marie et Joseph a 1 jour BC, nous avons dû faire du porte-à-porte pour trouver logis car tous les hôtels sont… complets voire fermés ! Tellement bizarre pour un 24 décembre ! Evidemment nous n’avons pas de réservation et il ne reste que le 3 étoiles ‘’Le Napoléon’’ comme option. Trop cher… Que faire ? Il ne reste plus qu’à prier pour qu’une bonne âme (une autre) nous ouvre la porte de son jardinet pour y planter la tente. Et c’est justement à l’église que nous trouverons une réponse ou presque ! En cette fin d’après-midi, quelques femmes y avaient organisé une réunion. Alors on leur explique : nous sommes un couple de voyageurs qui se retrouve à la rue pour la veillée de Noel. Connaissent-elles un endroit où il est possible de se caser ? Gagné ! Il semble qu’a quelques rues de la, une femme loue une chambre dans sa maison. Soulagés, nous nous y rendons rapidement car le temps passe et c’est le branle-bas de combat des préparatifs pour la soirée dans les chaumières… Sauf dans la maison qui nous intéresse : personne !

Bon, à ce moment de l’histoire, on commence à se demander pourquoi on n’est pas resté dans un hostal pour backpacks à Cordoba pour passer notre soirée à picoler !!! On reste un peu cons devant la porte fermée, se disant qu’il est évidemment normal que cette personne soit en famille quelque part ailleurs pour Noel.

Chez CarmenMais cette histoire trouvera finalement une issue heureuse et l’on trouvera asile chez Carmen. Nous invitant à patienter chez elle en attendant de trouver la Doña qui loue sa chambre et qu’elle connait très bien ceci dit en passant, elle proposera d’abord de planter la tente dans son jardin, puis au fil de la conversation de dormir dans la chambre libre (son fils est absent) et au final de partager le repas de Noel en compagnie de son amie Suzana et sa fille Salma. Ce sont en effet deux femmes élevant seules leur enfant qui se réunissent pour passer les fêtes ensemble et en profiter pour boire un petit coup quand même.  Au programme vin rouge pour accompagner un repas simple et typique d’un pays d’influence hispanique : milanesa de carne con papas y ensaladas, champagne pour minuit avec festival de feux d’artifice dans les rues et Fernet (alcool local très populaire qu’on mélange avec un soda…). Adorables ces deux femmes et premier souvenir impérissable d’Amérique du Sud… On voulait partir le lendemain mais Carmen nous invite à rester un jour de plus : pas de refus, nous sommes crevés et puis il faut préparerla suite en stop… Nous voulons remonter jusqu’à Tucuman si possible.

 

Vamos a TucumanLe stop justement. En Argentine, il faut surtout compter sur les chauffeurs-routiers. Les gens en voitures ne s’arrêtent pas en général, ils ont peur de se faire détrousser. Nous, on pense plutôt à l’inverse : ‘’2 gringos sur les routes, ils doivent avoir plein d’argent !!!’’ Quoi qu’il en soit, notre atout : être un couple, car la présence d’une fille dans l’histoire rassure. A cela, il faut ajouter un problème de régulations : les routiers prennent moins de stoppeurs car ils sont responsables des personnes présentes dans leur cabine en cas d’accident. Nous voici donc en direction du Nord. Comme le dit la pancarte ‘’Vamos a Tucuman, Gracias’’.

 

Apres deux heures à poiroter sur le bas-côté de la route (quand tu commences vraiment à te demander si ça va marcher et que l’ombre régresse sévèrement), on décide de se taper un p’tit case-dalle, histoire de mettre un peu de carburant dans la machine. Et c’est toujours quand tu détournes ton attention de tes désirs que ça arrive ! Luis, chauffeur de 32 balais, s’arrête et nous pose enfin la fameuse question : z’allez ou ?!! Peu importe, juste plus au Nord. Contents que cette aventure tourne bien elle aussi, on s’installe tranquille dans la cabine. Sur la route, Luis nous invite même au resto (premier BBQ pour moi dans une parilla, le resto-grill traditionnel argentin – un délice !). On plaisante, on se présente… le courant passe super bien et il propose d’essayer de nous pousser plus au nord en prenant une nouvelle mission transport. On s’arrête donc chez lui, a Frias, pour démêler tout ça. On fait connaissance avec toute la petite famille : Georgina, sa femme et Augustin et Luisana, les tornades de la petite maison de banlieue. Le lieu est très modeste et puis ils sont bordéliques !

C’est là que l’histoire se complique : pas possible de repartir car le trafic routier est fermé au camion pour la nuit. Bon, ok pas de P : on plante (tu vois qu’elle sert cette p**** de tente !!!), départ prévu le lendemain dès la réouverture de la route… sauf… avarie électrique sur le camion, pas possible de repartir et sa mission qui lui passe sous le nez. Une nuit de plus sous la tente dans leur jardin et de bons moments en leur compagnie. Luis, coincé sans son camion, a un jour de congé forcé et quand on leur proposera d’aller faire un tour, ils nous dirons que ça fait juste super longtemps qu’ils n’ont pas pris le temps de sortir ensemble de leur maison.

Beau comme un camionLe moment des adieux avec la petite famille est très émouvant : Luis ne pourra définitivement pas nous emmener plus au nord, sa mission suivante le ramène à Cordoba. Mais il nous propose de nous trouver un nouveau camion pour la suite. Direction le parking de chargement d’une usine de ciment, à la rencontre du monde des chauffeurs-routiers. Il est près de 11h du soir et Luis nous laisse à l’attendre au milieu des semis pendant 2 heures, le temps pour lui de charger. A son retour, il nous trouvera un autre cam’s pour Salta (moins sympathique mais on arrivera rapidement à bon port) et nous laissera un super souvenir : une carte d’Argentine dédicacée par la famille. Rien que de l’écrire, ça me redonne envie de pleurer.

 

Et voilà comment, en voulant se rendre à Tucuman, on se retrouva largement plus au Nord.

 

Salta nous a plu tout de suite : magnifiques bâtiments de l’époque coloniale, jardins verdoyants, le tout entouré de montagnes et haut lieu de la scène musicale et festive argentine. C’est vrai on parle un peu beaucoup de fiesta, nous qui étions devenus sobres comme des images, mais ce fut notre réalité argentine, alors à quoi bon s’en cacher... Même peut-être un peu trop festive en cette veille de Nouvel An : tous les chicos de BA sont venus y faire la bringue et c’est un peu too much pour nous…

Viva Argentina !Alors après une bonne cuite (celle du 30, toujours la pire) et quelques jours passés à flâner dans la ville, on décide de lever les voiles le 31 à la recherche d’un spot pour le Nouvel An (ça sent le déjà-vu, non !!?). Mais là on a pris soin de réserver une chambre sur internet (hé hé on nous la fait pas 2 fois !). Bon c’est vrai quand on arrive à Purmamarca, la piaule a été louée mais la tenancière de l’endroit, Mama Coca, a quand même assez de professionnalisme pour nous caser dans celle de son fils qui sent le tabac froid (la chambre !), avec en prime une petite réduc’. Là encore on a du bol puisqu’une horde d’Argentins dégénérés a investi l’endroit et nous invite illico-presto à leur bouffe du soir. Au total une vingtaine de chicos survoltés et, heureusement pour moi, Léo qui parle anglais, assis juste à ma gauche ! Vraiment une super soirée ce passage à 2012 avec feux d’artifice (certaines fusées d’ailleurs tirées à l’horizontal dans la rue auraient fait pâlir les interdits australiens), musique sur la place en essayant de pirater le jus d’un lampadaire, guitares, bailar, cantar, bref tout l’tintouin habituel argentin.

Ils sont marrants ces Argentins : en pleine quête de liberté, ils voyagent pendant leurs vacances, la guitare en bandoulière. On les retrouvera d’ailleurs en masse sur la route Bolivie-Pérou. Un style punk-roots un peu « Yes I », un sens aigu du regroupement en bande (Sarkozy n’aurait pas aimé) et un p’tit côté nombrilo-m’as-tu-visme (qui nous saoulera un peu par la suite) permet de les repérer facilement. Mais il faut bien dire que c’est la première fois qu’on rencontre dans un pays une telle envie de voyage. Ça change d’être compris et de ne pas avoir besoin d’expliquer pourquoi tu as fait ce choix…

Quebrada de Humahuaca

Et voilà enfin, chers amis lecteurs, la fin de notre épisode « de cœur » argentin qui s’achève dans le Quebrada de Humahuaca. Il n’y a pas de mots pour décrire la magnificence cet endroit : des montagnes de toutes les couleurs d’une beauté à couper le souffle. On dirait même pas que c’est vrai.. ! Mais ce n’est que le début d’une série de paysages irréels qu’on traversera en Bolivie, puis au Pérou, et qui resteront graver dans nos mémoires…

Merci pour votre attention les amis, on sait qu’on a été un peu long mais c’était nécessaire (pour nous !). On vous embrasse bien fort et on vous dit à la r’voyure ! Portez-vous bien.

 

Nous 2.

 

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Commentaires
L
Salut les copains, çà fait longtemps depuis la Roumanie mais avec JC on vous lit régulièrement, et on y prend plaisir! Impressionant, votre périple, çà risque de faire des émules! Quoiqu'il en soit, continuez comme çà! Gros bisous!<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Louis
B
je suis trop contente de vous lire, j'attends à chaque fois avec impatience vos posts...ça fait voyager avec vous...ma sof c'est trop bon de voir ton visage épanouie et réjoui, tu as trop bonne mine :) tu me manques :)) énormes baisers de moi et léon
François et Sophie sur la route
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