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François et Sophie sur la route
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9 mai 2012

« Oh putain ! »

 

Contes à rebours et rebondissements..!

 

Bonjour à tous !A la guerra

Quel plaisir de vous retrouver pour faire un nouveau brin de causette ! Alors chers amis, nous espérons que vous allez tous toujours très bien. De notre côté, l’humeur est plutôt au beau fixe et notre voyage en Amérique du Sud s’est poursuivi sans encombre en Equateur et en Colombie, les derniers pays de cette partie du continent américain. Sans encombre, ça c’est sûr, mais non sans surprise également.

Dans le précédent post, nous vous annoncions que le temps du voyage était désormais compté et nous vous faisions part de notre joie de pouvoir nous rendre au Canada. Certains d’entre vous étaient bien entendu déjà au courant, peut-être même la grande majorité d’entre vous finalement ! Mais cela, nous ne pouvons pas le savoir… Alors pour ce post, et bien c’est la même chose (peut-être êtes-vous déjà au courant… ou pas !) Ce que nous souhaitons aujourd’hui partager de notre voyage avec vous tous, c’est comment notre vie a été bouleversée entre la Bolivie et l’Equateur..

Rappelez-vous, nous quittions le Pérou avec une image plutôt mitigée de notre expérience. Enième bus transfrontalier vers un pays qui promet beaucoup : l’Equateur. Du moins, c’est ce que nous ont dit pas mal de voyageurs. On décide d’y entrer par une route moins fréquentée. Nous nous rendrons à Loja, petite ville paisible du sud-est du pays car nous ne souhaitons pas nous retrouver directement dans une immense ville comme Guayaquil. Cela ne nous intéresse plus vraiment, les grandes villes. Et surtout, nous sentons que quelque chose se trame et nous devons le confirmer. Cela fait en effet deux semaines que cette question (et du coup, bien d’autres !) nous taraude : suis-je enceinte ou pas ?!

 

Deux semaines… vous imaginez un peu le bordel dans nos cerveaux ! François et moi, en vadrouille, mais transportant à notre insu un voyageur clandestin !!! Autant vous dire que ça a carburé là-haut ! Que vont devenir tous nos projets ? Est-il possible de continuer ? Comment s’assurer que tout va bien se passer et comment faire des examens... ? Autant de questions qui se bousculent et qui viennent perturber le fleuve tranquille de notre remontée des Andes, il faut bien le dire.

Alors un beau matin, il faut bien s’y coller et mettre enfin un terme à tous ces questionnements qui commencent sérieusement à me rendre tarée. Retour au titre de ce blog : « Oh putain ! »… Ça, c’est le signal que je dois donner si le test s’avère positif ! On peut vraiment faire des trucs bizarres en cas de situation imprévue ! Le moment le plus drôle dans tout cela, c’est quand je prononce le fameux code et que François tout déboussolé me demande « Ça veut dire quoi celui-là déjà ?!!! ». Mais ça y est, ébahis mais heureux, nous voilà enfin face à une certitude. Nous allons bientôt être trois. Maintenant, on va pouvoir avancer sur du concret. C’est pas pour autant que ce sera moins crevant ni plus simple !

 

PollyAvec ce nouveau paramètre, notre périple revêt une nouvelle dimension, vous devez vous en douter. Pour autant, nous sommes intimement persuadés que cela ne doit en rien nous détourner de nos objectifs. Apres tout, je ne suis pas malade. Il faut juste savoir doser l’effort. Mais bon, on va tout de même aller demander un avis médical. Aaaah une visite chez un médecin, ça faisait bien longtemps ! En espagnol en plus, on se fait plaisir !!! A Cuenca, nous en aurons la confirmation : le petit clandestin est un bolivien de 3mm, fréquence cardiaque 98 bpm. Boum, chak, boum, chak, ça fait un choc.

 

Heureusement que le docteur Diego Calle, un homme fort remarquable par ailleurs, nous avait dit d’éviter, si possible, les routes trop chaotiques. Celle qui nous mène jusqu’à Macas, à l’orée de la forêt primaire, est quelque peu remuante. On commençait déjà à fatiguer d’enchainer les bus bringuebalants à répétition mais là, on a une nouvelle raison de tergiverser.. Mais bon, on ne va pas rester là non-plus ! En attendant, on fait comme d’hab’ : on marche au feeling et on essaie de rester zen…

 

La forêt amazonienne serait-elle le bon endroit pour se reposer un peu et réfléchir à la suite des évènements ? C’est ce qu’on croit, du moins au début, et, en plus, on a toujours rêvé de faire un trip dans la jungle. Les communautés indigènes du coin proposent en effet des sorties dans la forêt primaire ou des séjours au village pour partager leur quotidien. L’idée nous séduit pas mal, mais  comme toujours quand il s’agit de tourisme, les prix sont exagérés. Pourtant le courant passe bien avec José, un Indien Shuar de la communauté Arutam, et l’endroit ressemble bien au havre de paix que l’on recherche. Mais on arrive pas à se décider car il s’agit de débourser une grosse somme d’argent pour aller faire la balade. D’autre part avec ces histoires de bébé, la donne a changé et José le comprend très bien. Dehors les Romanos ! La nuit portant conseil, on décide de la passer là et de voir ça le lendemain. Ça  aurait peut-être pu nous aider si on avait pu dormir, mais ce fut, de loin, la nuit la plus inconfortable (et paradoxalement la plus chère : 30$ tout de même) de notre séjour équatorien. Du coup, on est toujours aussi indécis le lendemain matin ! Par contre José, lui, n’est plus du tout aussi compréhensif. Les prix ont même augmenté par rapport à la veille (on ne comprend toujours pas aujourd’hui par quel coup de baguette magique) ! En gros le gars nous met la pression pour nous faire cracher ou bien nous faire partir, c’est selon.. Un peu abasourdi par ce changement de visage, on met les bouts illico-presto, en stop (il y a pas de bus ce jour-là, cool..), en direction de Puyo.

 

Toujours la même histoire en somme, celle de l’être humain universel… lement mercantile. C’est beau de voir à quel point on se ressemble d’un continent à l’autre.. !  Mais ce coup-la nous a quand même fait bien mal car on avait (surtout moi) bien accroché avec le personnage. Je me demande parfois comment on fait pour rester aussi naïf après toutes les arnaques qu’on a pu voir…

 

Finalement Puyo, et Baños ensuite, ne sont pas si mal pour se détendre et faire le vide dont on avait besoin. Tout « l’Oriente » comme le nomme les Equatoriens est caractérisé par une ambiance très « laid-back » comme le disent les Australiens ! Et on s’y plait bien en Oriente (malgré la petite mésaventure citée au-dessus). Baños (prononcez Bagnos) est une ville thermale charmante sur les contreforts de la montagne, en remontant de la jungle. Elle offre des randonnées magnifiques, avec un volcan fumant en toile de fond, et des bains curatifs fort courus (à tel point qu’on y est pas allé tellement les piscines sont saturées, car c’est les vacances à cette période de l’année). On y fait également de bonnes rencontres, dont un couple de Belges et un autre de Français avec qui on cause pas mal. La vérité c’est qu’on a un peu besoin de vider notre sac, alors peut-être que je devrais dire qu’ils nous écoutent pas mal ! Jusqu’à présent, les seules personnes au courant de notre affaire étaient José et le médecin de Cuenca. Alors évidemment, on a un peu besoin de partager notre bonheur ! Et pas question de l’annoncer à la famille avant d’être au clair sur nos intentions..

Et justement alors, qu’est-ce qu’on va faire ???

De nombreuses questions nous taraudent comme vous pouvez l’imaginer, qu’elles soient d’ordre administratives, financières ou géographiques (eh oui ça c’est peut-être un peu moins commun !), sans parler des questions existentielles… Mais tout ça est une autre histoire dont on vous passera les détails (pour l’instant.. !)

En attendant il faut aller de l’avant et nous poursuivons notre plan de route initial, qui n’est pas trop compliqué en-soi : al Norte ! (ah merde c’est vrai, c’était toujours plus à l’Est à l’origine, bon OK va pour Nordeste !)

Bomba EstereoLa prochaine étape est la capitale équatorienne : Quito, une ville fort intéressante, comme l’ensemble de ce pays, par ailleurs, qui nous a bien capté. Concerts gratuits (Bomba Estereo) ce weekend-là, sur une grande place du centre-ville, ce qui n’est pas pour nous déplaire. On sent une vraie dynamique culturelle et sociale dans ce pays, avec moins d’inégalités qu’au Pérou, par exemple. Une vraie politique de santé publique également, ce qui nous est fort utile ! On retrouve les messages éducatifs contre l’ignorance ou ceux mettant en garde contre les méfaits des drogues et de l’alcool, qu’on voyait sur les murs boliviens.  A cet égard, et de notre point de vue, l’Equateur est à rapprocher de la Bolivie alors que le système plus libéral et inégalitaire du Pérou s’apparentera plus à celui de la Colombie…

Bon, pendant le concert de Bomba Estereo, tout le monde n’a pas suivi ces messages préventifs mais l’idée est la !!

 

On quitte Quito (ah ah!) pour Tulcán et la frontière colombienne. Et aussi pour se remettre la tête à l’endroit, car c’est sur cette route qu’on repasse la « Mitad del Mundo », et il faut dire qu’on en a bien besoin…

 

Ça y est, nous y revoilà, dans l’Hémisphère Nord finalement (quasiment un an jour pour jour après notre passage dans l’Hémisphère Sud). Toujours plus à l’Est qu’on disait… C’est pas toujours possible en fait (surtout quand t’as pas envie de boucler la boucle et de rentrer !).

Par contre, une nouvelle succession de bus, ça oui, c’est toujours possible ! J1 : Quito-Tulcán, J2 : Tulcán-frontera-Ipiales-Pasto, J3 : Pasto-Popayán (ouf ! c’est quand qu’on arrive, papa – eh merde qu’est-ce que je raconte, moi !!!)

Première leçon sur la Colombie : les bus coutent une fortune. La seconde concerne l’état des routes : lamentable. La troisième ne nous concernera pas (heureusement !) : elles peuvent être assez dangereuses (les routes) car des bandits de grands chemins (les Farc) dévalisent les bus touristiques (nous) dans les montagnes, de temps à autres… Bref, Le Nouveau Western.

 

Popayan, la ville blancheCe ne sera pourtant pas une ville poussiéreuse du fin fond du Far West qui nous accueillera. Popayán, la ville blanche colombienne, est même très coquette. Paisible, elle est située au milieu de la Vallée du café (nouvel aparté économique : le café en Colombie n’est pas aussi bon qu’on pourrait le penser car le pays exporte tous ses meilleurs crus !). Cette première étape colombienne nous plait bien et la Colombie s’annonce riche de belles promesses… Sauf que, c’était sans compter sur le cout de la vie là-bas. Les informations que nous avions étaient complètement erronées et notre budget crève un plafond jamais atteint jusque-là. Le truc, c’est que la cagnotte globale s’amenuise et qu’il devient difficile de budgéter nos dépenses de base (dormir, manger et se déplacer). Telle la France, nous vivons au-dessus de nos moyens ! Et là, ben ça commence à craindre car selon nos plans, nous devons remonter l’Amérique centrale, le Mexique et les States en deux mois environ, mais toujours avec ce même budget mensuel (1000€ pour nous 2). Les pays à venir sont de plus en plus chers et l’on se demande sérieusement comment on va pouvoir faire…

A cela s’ajoute une difficulté géographique majeure : il n’y a pas de frontière terrestre entre la Colombie et le Panama. Problème géographique qui se transforme en un problème financier puisqu’il n’y a que deux solutions pour traverser : une combinaison très sportive façon Indiana Jones de bus – petit rafiot – petit avion, ou bien une croisière de 4 jours sur un voilier depuis Carthagène des Indes. Si la seconde est plus simple et plus classe, elle n’en est que plus onéreuse. Mais finalement, toutes ces tergiversations sur comment aller d’un point A au point B de la manière la plus économique deviendront bien secondaires quand on s’apercevra que notre assurance privée de voyage ne couvre pas « l’état de grossesse » comme ils disent, et que nous n’avons plus de sécurité sociale en France non plus !

 

A partir de ce moment, il faut recentrer les priorités. Un retour en France est prématuré, nous ne sommes tout simplement pas prêts. Quelle est alors la meilleure solution ?

François et Sophie débattent, extrait d’un dialogue (les annotations en italiques sont des recommandations d’interprétation purement fictionnelles !) :

Sophie (un peu hypocondriaque et frisant l’hystérie, elle panique à l’idée de ne pas pouvoir être prise en charge en cas de pépin) : « Que veux-tu faire ? Prendre à gauche vers le Panama et continuer coute que coute ? Ou bien prendre à droite vers la Caraïbe et profiter des plages de sable fin pour faire l’autruche ?!!! T’as pas autre chose à proposer ? Et qu’est-ce qu’on va dire aux parents, hein ?! »

François (fin stratège du voyage, il a l’œil brillant et l’air satisfait devant Google map…) « Peut-être qu’il y a autre chose à faire… Regarde bien la carte de la zone Sophie. Qu’y vois-tu ? »

Sophie (devenue plus blonde que jamais) : « Chais pas, j’ai toujours été nulle en géo. J’crois que j’ai eu 9 /20 au bac ! »

François (il soupire mais fais preuve d’une grande patience – il a été prof de guitare 12 ans de suite tout de même…) : « Si tu regardes bien, tu peux y apercevoir un petit archipel dont le nom des iles fait bien rêver. Les Grenades, la Dominique… et finalement la Guadeloupe et la Martinique ! C’est pas français là-bas ? »

Sophie (feignant toujours une certaine candeur, on est en territoire machiste faut pas l’oublier !) : « Ouais, mais qu’est-ce que tu me racontes la ???! »…

Fin de l’extrait. Quel suspens !

Google Maps

 

Bon, il faut reconnaitre que c’est un peu difficile d’accepter l’idée de bouleverser à ce point notre itinéraire. La Guadeloupe… On réfléchit vraiment à chacune des options qui s’offrent à nous car l’important est de nous préserver tout en ne reniant pas notre projet. Surtout ne rien regretter, mais le choix s’avère très difficile. Nous décidons alors de nous rendre à Carthagène car, quelle que soit la direction choisie, ne pas voir Carthagène nous semble impossible. Depuis cette magnifique ville fortifiée (une espèce de Saint-Malo coloré et ensoleillé !), tout est encore envisageable. Et puis un jour, on tombe d’accord. La Guadeloupe sera une étape de notre voyage. Nous trouvons essentiel de nous reconnecter avec le système français avant d’entreprendre tout autre projet d’aventure (encore nombreux) ! Ouf, on va enfin pouvoir se reposer car on se rend compte qu’on en a vraiment besoin. Et surtout, on va enfin pouvoir le dire à la famille. Nous sommes bientôt mi-mars et cela fait près de 2 mois que Polly(chinel) est avec nous…

 

Carthagene des IndesC’est ainsi que nous profiterons enfin détendus de la fin de notre séjour en Colombie. Notre vol est prévu le 22 mars au départ de Caracas. Et comme on l’a déjà dit, y’a plus qu’à y aller ! Carthagène, joyau architectural du pays, nous ravira pendant près d’une semaine. S’ajoute à cela de chouettes rencontres dans notre guesthouse : ça faisait bien longtemps qu’on avait pas croisé des musiciens ! Ceux-là sont français mais vivent respectivement à New-York et à Londres et ils voyagent tous deux avec leur compagne et bien entendu… leur guitare ! Ensuite, petite pause à Santa Marta et sur la cote caraïbe et enfin, dernier grand voyage en bus pour aller saluer Chavez ! On se donne 2 jours dans la capitale vénézuélienne ou l’on aura le temps de se faire le musée d’art contemporain ainsi qu’une petite rétrospective sur la vie del Libertador, Simon Bolivar, éminent personnage historique pour toute l’Amérique du Sud. Il semble ainsi que la boucle soit bouclée… celle-là en tout cas !

Mais une chose est sure, pour notre prochaine destination, on aura des valises à roulettes..!

 

kENAVO

 

Patria nous voila !

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Commentaires
S
génial !!!! on avait bien reçu la nouvelle via le mail pour Fab...et depuis on se dit qu’il va y avoir de plus plus de raisons de venir vous voir ou que vous soyez !<br /> <br /> on espère que tout se passe bien pour vous, une pensée spéciale pour toi Sophie, de mamacita à mamacita. <br /> <br /> portez vous bien et à bientôt de vous lire....on adore ça !<br /> <br /> des gros bibis<br /> <br /> sarah
S
Même pas né qu'il aura déjà parcouru une partie du globe, quelle chance!!!<br /> <br /> Profitez-en et faites-nous profiter, c'est tellement bon de vous lire.<br /> <br /> Vous commencez à nous manquer sérieux!!!<br /> <br /> RAS chez les Perronnerie, tout est cool!!<br /> <br /> <br /> <br /> Bécots les voyageurs au grand coeur!!
N
Oh putain moi aussi!!!Je vais relire pour être sûr.<br /> <br /> NicoX
F
...c'est juste top bon !!! toujours plus vers...un max de bonheur!!! il est de coutume de féliciter les futurs parents...alors sincèrement toutes mes félicitations...un BB du tour du monde ça vous va bien!!!<br /> <br /> bécots humides d une BZH qui ne l est pas moins!!!<br /> <br /> flo
François et Sophie sur la route
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